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École normale supérieure

     
Séminaires de doctorants et d’élèves

Séminaires de doctorants et d’élèves


SEMINAIRES DE DOCTORANTS

Patočka : Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire – Nicolas ANTOSZKIEWICZ et Ondra KVAPIL 

S1 – Informations à venir

Dans le sillage de nos travaux de l’année passée sur les mouvements de l’existence, ce séminaire aura pour objet une lecture méticuleuse et suivie de l’œuvre majeure de Jan Patočka : les Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire. Cet ouvrage préfacé par Paul Ricœur et postfacé par Roman Jakobson dans sa traduction française constitua le cœur de sa première réception en Europe de l’Ouest et dans le monde anglo-saxon. Si cet intérêt pour le philosophe tchèque s’est déplacé récemment sur des œuvres de jeunesse, nous nous attacherons à montrer au long des séances qu’il y a encore beaucoup à dire et à découvrir sur ce texte écrit à la fin de sa vie. En effet, la recherche autour de l’œuvre de Patočka est en plein essor à la suite des travaux phénoménologiques de Renaud Barbaras et de nombre de ses élèves et doctorants. Pour autant, il y a relativement peu de travaux dont la focale se consacre à l’étude de la philosophie de l’histoire et à la pensée politique de Patočka, notamment dans sa relation avec les œuvres d’Aristote, de Husserl, de Heidegger et d’Arendt. Cette lecture aura donc pour objectif non seulement d’étudier attentivement le texte fondateur de Patočka, mais aussi de dégager des aspects moins étudiés de sa réflexion philosophique : son anthropologie philosophique, sa philosophie sociale et sa conception de l’historicité.

Séminaire Hegel – Orion CHATZIARGYROS, Antoine AUVE, Alexandru DAVID 

Annuel – Mercredi 18h-20h – Pasteur 

Calendrier des séances : 15/10/25, 19/11/25, 17/12/25, 14/01/26, 11/02/26, 11/03/26, 15/04/26, 20/05/26

Fondé en 2018, le séminaire Hegel offre un cadre de présentation et de discussion de travaux touchant à la pensée hégélienne dans tous ses aspects. Le thème de l’année 2025-2026 est l’esthétique. Il s’agira d’explorer les différentes dimensions de la réflexion de Hegel sur l’art, ses formes et son histoire. Chaque séance est constituée d’une ou deux présentations, suivies d’une discussion avec la salle.

Petit séminaire plotinien – Irene SOUDANT, Mathis MARQUIER, Julie MINAS 

Annuel – Mardi 18h-20h – Pasteur

Calendrier des séances : 23/9, 7/10, 21/10, 4/11, 25/11, 9/12, 20/1, 3/2, 17/2, 10/3, 24/3, 7/4, 21/4, 5/5, 19/5

Ce séminaire propose de conduire une lecture suivie des Traités 22-23 (Enn. VI 4-5) de Plotin, intitulés par Porphyre « Sur la raison pour laquelle l’être, un et identique, est partout tout entier ». Derrière ce titre se cache l’effort d’élaborer une théorie de la participation qui réponde à l’objection formulée dans le Parménide (131c-e) : comment l’intelligible pourrait-il être présent dans le sensible, sans par là-même en adopter les caractéristiques ? La présence d’une Forme à un corps n’implique-t-elle pas qu’en retour elle devienne divisible, étendue, et sujette à changement ? L’enjeu est double : résoudre un problème central du platonisme, laissé ouvert par les Dialogues et auquel s’est déjà confronté la tradition médioplatonicienne d’une part et, d’autre part, dégager une manière de penser la réalité radicalement différente de celle à laquelle nous engage notre rapport au sensible. – Chaque séance sera consacrée au commentaire d’un chapitre de ces traités (à partir du texte grec). Le séminaire est organisé par des doctorant·e·s ou jeunes docteur·e·s spécialistes de Plotin et du platonisme, mais il est ouvert à tout·e étudiant·e qui désirerait lire Plotin et étudier la réponse qu’il propose à cette question fondamentale.

SEMINAIRES D’ELEVES 

Séminaire Lectures de Marx – Gregor BRUNNER 

Lundi 18h-21h – Résistants

Calendrier des séances : Du 06/10/25 au 25/05/26 (juin salle à définir)

Informations à venir

Lire La Mésentente de Jacques Rancière – Pierre-Etienne CHABOCHE et Vincent GUILBAUD 

Jeudi 18h-20h – Première séance en salle Sartre

Calendrier des séances : 18/09, 25/09, 02/10, 09/10, 16/10 ; 06/11, 13/11, 20/11, 27/11, 04/12, 11/12, 18/12.

Ce séminaire d’élèves prendra la forme d’un groupe de lecture consacré à La Mésentente (1995), ouvrage dans lequel Jacques Rancière synthétise les acquis de son travail de redéfinition des enjeux et des concepts de la politique, engagé depuis les années 1970 . Cette recherche directrice se scinde dans ce livre en deux questions, souvent tenues pour symétriques : qu’est-ce que la politique ? et qu’est-ce que la philosophie politique ? Tout son propos est justement de montrer qu’il n’y a, de l’une à l’autre, aucune continuité évidente, mais une relation toujours polémique, dont la définition même est un enjeu proprement politique.

La Mésentente fait ainsi partie de ces livres tranquillement explosifs qui interviennent dans le champ philosophique depuis l’intérieur de ses frontières pour défaire à la racine les évidences de son exercice hégémonique. Au moyen d’une méthode originale, héritière des démarches critiques et archéologiques et attentive aux « scènes » de discours, Rancière cherche à faire saillir l’envers « policier » de ce qu’on appelle traditionnellement « philosophie politique » (depuis ses origines chez Platon et Aristote jusqu’à ses remodélisations modernes chez Hobbes, Marx ou Habermas), tout en s’efforçant d’inventer les formes adéquates d’une pensée de la politique qui soit capable d’admettre le scandale de l’égalité et de soutenir dans toute sa puissance l’idée de démocratie.

Sommet paradoxal aussi bien pour l’œuvre de Rancière que pour la philosophie sociale et politique contemporaine, La Mésentente est un ouvrage passionnant, foisonnant, parfois difficile, qu’une lecture collective – ouverte à quiconque désire y prendre part – devrait permettre de débroussailler et de remettre en perspective. À noter qu’une réédition du livre est à paraître le 22 août (éd. La Fabrique).

La place des chevaux dans la société contemporaine – Louane COMTE, Mohamed ABLOUL, Gaël LEFEVRE 

Lundi 18h-20h – Salle Sartre

Calendrier des séances : 22/09, 06/10, 20/10, 03/11, 17/11, 01/12, 15/12

Informations à venir

Séminaire de philosophie Médiévale : L’ineffabilité de Dieu en philosophie Latine et Arabe – E. JACQUEMIN, Étienne MEUNIER, Georges ABI YOUNES 

Mercredi - 18h-20h - Résistants

Calendrier des séances : 14/01, 21/01, 28/01, 04/02, 25/02, 04/03, 11/03, 18/03, 01/04, 22/04, 29/04

Ce séminaire propose une enquête sur les conceptions de l’ineffabilité divine dans les traditions philosophiques latine et arabe au Moyen Âge. À travers un cycle de conférences animées par des spécialistes, nous interrogerons les tensions entre discours rationnel et expérience de la transcendance, en suivant un parcours qui relie Jean Scot Érigène à Descartes, en passant par les grands penseurs de l’islam classique et la scolastique chrétienne.

Nous partirons de l’héritage néoplatonicien (Denys l’Aréopagite, Maxime le Confesseur) revisité par Érigène, avant d’examiner sa possible influence sur Al-Kindī – notamment à travers les traductions arabes du corpus dionysien. Cette hypothèse nous conduira au débat entre Al-Kindī et Yaḥyā Ibn ʿAdī sur la Trinité. Les apports d’Avicenne et d’Averroès serviront de pont vers la synthèse thomiste, tandis que les controverses postérieures (Duns Scot, Cajétan) permettront d’approfondir les enjeux sémantiques et métaphysiques de l’ineffabilité et de l’univocité. Une séance conclusive sur Descartes interrogera la persistance de cette problématique à l’âge moderne.

Philosophie des inégalités écologiques – Hugo Mosneron Dupin, Bastien Massé, Raphaël Giannini 

Jeudi - 18h-20h - Résistants

Calendrier des séances : 16/10, 20/11, 11/12 2025, 15/01, 19/02, 19/03, 16/04, 21/05, 18/06 2026

Cet atelier a pour but d’expliciter les apports de la philosophie des sciences sociales à la théorie écologique en explorant le concept d’inégalité écologique. Ce programme de recherche entend s’arrimer à l’émergence des sciences sociales, événement considéré comme une caractéristique fondamentale de l’autocompréhension des sociétés contemporaines, afin de repenser l’intégration sociale autrement que comme un face-à-face entre les individus et l’État. Dans sa formule la plus générale, la philosophie des sciences sociales se définit donc comme une réforme de la philosophie politique classique en se tournant à présent vers la production conceptuelle de la sociologie, de l’anthropologie, de l’histoire et des autres sciences sociales.

La question écologique à la fois conforte et déplace cette approche. Elle la conforte puisque comprendre la crise environnementale, dans son extension et sa politique, implique de s’appuyer sur une multiplicité de savoirs. L’objectivation des inégalités environnementales, la définition même d’un tel concept, par rapport à la notion d’injustice ou de discrimination, ouvre un nouveau champ d’investigation aux sciences sociales. C’est ainsi que se sont développées parallèlement une anthropologie sociale ou post-structurale aux affinités écologiques, une économie politique de l’échange écologique inégal ou une généalogie des rapports entre patriarcat et anthropocène. Elle la déplace en ce que la philosophie de sciences sociales doit se coupler à une philosophie politique des sciences naturelles tant la formation de l’écologie politique dépend d’un dialogue avec les sciences du vivant et du système-Terre. De la science physico-économique la plus poussée aux terrains anthropologiques lointains, tous ces développements semblent faire signe vers un nouveau stade de la pensée politique, héritant de questions passées, nourries par les savoirs contemporains, et devant repenser les concepts philosophiques à la hauteur du défi écologique actuel

Esthétique des sciences – Victor POPA 

Lundi 18h-20h - Pasteur

Calendrier des séances : 15-22/09, 06-13-20/10, 03-10-17/11, 08 et 15/12/2025

Les scientifiques (surtout les mathématiciens et les physiciens) décrivent souvent les objets de leur réflexion par des termes esthétiques, l’identité d’Euler étant, dit-on, la plus belle identité des mathématiques, alors que certains, dont Paul Dirac, disent que l’activité scientifique devrait privilégier et rechercher plutôt la beauté que la vérité. Que faire de ces tendances parfois poétiques, ces élans d’enthousiasme et ce rapport prima facie esthétique aux objets de la science ? S’agit-il simplement de remarques peu sérieuses, à ignorer, voire d’une attitude nuisible aux buts véritables de la science, ou bien d’un symptôme d’un rôle réel de l’esthétique dans les sciences ?

Le séminaire se propose d’aborder ce pan de plus en plus exploré de la philosophie des sciences. Il s’agira surtout d’évaluer le rôle des prédicats et des jugements esthétiques à propos des objets théoriques dans l’activité scientifique à la fois en amont (dans la recherche) et en aval (dans le processus de validation des théories scientifiques), à l’aune d’une théorie générale de la prédication esthétique (la beauté d’une théorie, l’élégance d’un geste, etc.) : en quelque sorte, nous naturaliserons le problème spécifique des prédications esthétiques méta-scientifiques en les intégrant dans le phénomène plus large de nos descriptions et évaluations esthétiques, afin d’avoir à la fois une idée plus précise de ce qu’est un prédicat esthétique (ce qui nous permettra de distinguer les prédicats méta-scientifiques véritablement esthétiques de ceux qui en ont seulement l’air) et les outils théoriques nous permettant de proposer une approche cognitiviste de leur usage, en les liant non pas à la recherche de la vérité dans les sciences, mais bien davantage à la cultivation de la compréhension.

Husserl et Heidegger, l’entrée en phénoménologie – Charlotte TEXIDOR, Nolan RUCHIER-BERQUET et Titouan MASSE 

Intervenants : S1 : 22/09 : J. Farges ; 06/10 : M. Galland ; 20/10 : A. Féron ; 10/11 : D. Arbib ; 24/11 : D. Pradelle. S2 : 09/03 : C. Romano ; 30/03 : E. Partene ; 13/04 : N. Ruchier-Berquet

Horaires et salles : Informations à venir

Ce séminaire entend proposer une introduction à la phénoménologie, par un retour à ses deux figures tutélaires que sont Husserl et Heidegger. Au-delà de leurs divergences manifestes et revendiquées – phénoménologie transcendantale pour l’un, ontologie phénoménologique pour l’autre – nous croyons en la fécondité d’une lecture croisée ou alternée de ces deux auteurs. Il est certes évident que la pensée de Heidegger gagne à être éclairée par les découvertes phénoménologiques husserliennes (intentionnalité, réduction etc.), travaillées par l’auteur d’Être et temps dès ses cours du début des années 20 et jusqu’au séminaire de Zähringen en 1973. En cela, Husserl apparaît comme un auteur incontournable pour toute phénoménologie, d’orientation heideggérienne ou non. Dans l’autre sens, il se pourrait que la critique heideggérienne de Husserl permette un éclaircissement en retour sur certains points précis de la pensée de l’auteur des Ideen, l’orientation ontologique de Heidegger mettant en lumière la spécificité de la perspective husserlienne d’un idéalisme constitutif reposant sur la subjectivité transcendantale.

Il s’agira ainsi d’inviter des spécialistes pour parler de l’un ou - quand cela est possible - des deux auteurs, afin d’aborder des points précis de leurs pensées ou de leurs critiques à l’égard de certains auteurs majeurs de la tradition. Contact et calendrier des séances : Instagram : @seminairehusserlheideggerensMail : seminaireenshusserlheidegger@gmail.com

A noter que les séminaires de doctorants et d’élèves ne sont pas validables