
L’article étudie la relation de Peirce à Comte, en partant des critiques formulées dans ses écrits de jeunesse. Son enjeu est double : il relève d’abord d’une question d’histoire de la philosophie étonnamment peu traitée, alors même que Peirce lit, commente et critique Comte. Le second enjeu est épistémologique et métaphysique : Peirce voit dans la théorie comtienne des hypothèses une position proche du pragmatisme qu’il développe, mais grevée de présupposés nominalistes qui la rendent finalement intenable, à moins que l’on n’en adopte une lecture « charitable ». La confrontation avec Comte semble alors être l’occasion privilégiée d’une explicitation de son propre pragmatisme.