Accéder directement au contenu

École normale supérieure

     
Archives 2009

Le Quadriparti chez Heidegger


Conférence organisée par le CIEPFC (Centre International de Philosophie Française Contemporaine)

Le Quadriparti chez Heidegger,
par le Professeur Graham Harman
(Université américaine du Caire), auteur de Tool-Being. Heidegger and the Metaphysics of Objects (Open court, Chicago, 2002)
MARDI 27 JANVIER, de 17h à 19h30, salle Paul Lapie.

L’oeuvre philosophique de Graham Harman est d’un rare intérêt et cette conférence a pour but d’en dévoiler certains des principaux aspects. Son entreprise repose en premier lieu sur une interprétation originale de la phénoménologie heideggerienne. Sa lecture de Heidegger progresse pour l’essentiel selon deux axes : d’une part une réévaluation systématique de l’opposition Vorhandenheit/ Zuhandenheit (être-sous-la-main/être-à-portée-de-la-main) déployée dans Etre et temps au travers de l’analyse de l’ustensilité, et d’autre part un commentaire détaillé de la conférence tenue à Brême le 1er décembre 1949 (Einblick in das, was ist), dont on a, selon Harman, méconnu l’importance et qui constitue à ses yeux le véritable “second chef-d’oeuvre” de Heidegger. Il en résulte un travail d’élucidation remarquable de la notion de Quadriparti (Geviert), sans doute la plus énigmatique de l’oeuvre de Heidegger.
Mais Harman ne vise pas seulement à faire oeuvre de commentateur, car de cette réinterprétation générale, il tire des conséquences singulières, opposées en tout point à ce que l’on peut attendre d’un héritier de Heidegger, à savoir : une métaphysique et une réinvention de la pensée de l’objet. C’est en effet à une phénoménologie non seulement de l’objet, mais des relations entre les objets qu’ouvre l’entreprise de Harman, orientant de la sorte la phénoménologie vers la description du comportement des choses concrètes les unes vis-à-vis des autres, plutôt que de la seule relation du Dasein à son monde. Son oeuvre en tire une grande puissance d’étrangeté, croisant les moyens descriptifs de la phénoménologie avec les problèmes de la métaphysiques classique ou de la métaphysique contemporaine- notamment celles de Leibniz, Whitehead, ou Zubiri.

NB. Le Pr. Harman donnera également une conférence en anglais, le lundi 26 janvier à 18h30, intitulée “A New Theory of Causation”, à l’American University of Paris (31 avenue Bosquet, 75007, Grand Salon).