La philosophie générale, numéro dirigé par D. Arbib et E. Partene, se propose de comprendre et de reconstituer la filiation de cette notion aussi présente académiquement qu’indéterminée philosophiquement. La généralité caractérise-t-elle le contenu, l’origine ou la fin de la philosophie ainsi pratiquée ? Il importe de la situer précisément car rien ne saurait être plus éloigné de la philosophie générale que l’amoncellement de généralités, de platitudes et de lieux communs. Pour cela, des études précises sur les origines et les exigences de cette notion sont proposées dans ce numéro.
D’abord, y est dégagé le sens historique de l’expression, telle que l’analyse de l’histoire de l’enseignement permet d’y accéder (B. Poucet). Ensuite, est mené un double examen, portant à la fois sur la tendance cartésienne de la philosophie générale comme bona mens (D. Arbib), et sur la tendance kantienne de la philosophie générale orientée par son concept cosmique (E. Partene) ; enfin, il s’agit de revenir sur la notion de généralité proprement dite pour en questionner la provenance à partir de l’universalité de Pascal (Y. Qian-Laurent), du projet encyclopédique de d’Alembert (L. Guerpillon et J. Lenne-Cornuez) et de l’entreprise sartrienne qui renvoie dos à dos histoire de la philosophie et philosophia perennis (A. Feron).