Dans son commentaire à Métaphysique Θ 3, Averroès rapproche la conception mégarique de la puissance, présentée puis réfutée par Aristote, de celle des théologiens ashʿarites. Cet article examine la traduction arabe de quelques lemmes du texte d’Aristote (1047a26-28) ainsi que la reformulation, par Averroès, du troisième argument contre les Mégariques. On y perçoit un déplacement de la problématique originelle qui tient désormais compte de considérations théologiques : avec un Dieu dont l’omnipotence est capable de court-circuiter les puissances naturelles, la question du possesseur de la puissance vient se greffer sur celle de son existence.