
« Ce qu’une historienne de la philosophie a appris des études de controverses en histoire des sciences », in La raison au travail. II. Histoire des idées, dir. D. Antoine-Mahut, A. Charrak, P. Girard et M. Mestre-Zaragoza, Lyon, ENS Éditions, 2024, p. 115-132.
Dans le présent article, reprenant quelques-unes des considérations constituant l’arrière-plan théorique d’une HDR dont Pierre-François Moreau fut le garant en 2010, que je n’ai pas eu l’occasion de publier même si j’en ai fait état dans des cours et discuté dans des séminaires, j’expose ce que peut apprendre une historienne de la philosophie d’un double héritage, celui de la sociologie des sciences et celui de la philosophie des sciences.
Pour cela, je commence par caractériser les controverses en général, qu’elles soient scientifiques ou philosophiques. J’analyse ensuite la controverse sur les controverses qui a opposé les sociologues relativistes qui se sont réclamés du Programme fort et les philosophes rationalistes qui se sont opposés à ce programme. Dans un troisième et dernier temps, ayant adopté une attitude déflationniste par rapport à cette métacontroverse, je récapitule ce que gagne l’historienne de la philosophie à étudier les controverses.